ABBOUR Azzedine
Victime de disparition forcée. N’a pas survévu à la disparition forcée.
Dans leurs recherches, l’avocat Me Popie s’est adressé à la préfecture d’Alger en juillet 1957. Une fiche du Service des liaisons nord-africaines indique qu’il est né le 12 septembre 1926, a quatre enfants, réside 32 rue Darwin à Belcourt (Alger) et qu’il est souchier (facturier) aux Halles centrales d’Alger et a été enlevé par les militaires le 27 juin 1957 à son domicile. Le Cahier vert nous apprend qu’il a été à nouveau enlevé le 14 août 1927 par les « bérets rouges », que deux lettres au général Massu sont restées sans réponse et qu’il est toujours recherché en août 1959.
Le « blog de ruedarwin » (ci-dessous) mentionne une arrestation en février 1957 durant la grèves des huit jours et indique qu’il a définitivement disparu après son enlèvement par les « bérets rouges » en août. Il relève qu’on entend son nom dans le film La bataille d’Alger de Gillo Pontercorvo, quand les parachutistes diffusent par haut-parleur dans la Casbah les noms de ceux qu’ils ont enlevé. Ce blog indique aussi qu’une rue porte son nom à Belcourt.
Sources le concernant :
- Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).
- Les Disparus. Le cahier vert, Zavrian Michel, Vergès Jacques et Courrégé Maurice, Paris, La Cité, 1959.
- Le blog de ruedarwin
« ABBOUR Azeddine,
Né le 12 Septembre 1926 à ALGER.
Il habitait au 32/34 rue Darwin et était voisin direct de BOUCHAKOUR Youssef (Voir n°2 de la présente Galerie).
Nous gardons de Azeddine le souvenir d’un homme bien mis, toujours propre sur soi, à la limite du « zazou » – comme on disait à l’époque – avec ses cheveux ondulés.
Il travaillait lui aussi aux Halles Centrales d’Alger où il exerçait la fonction de facturier (on disait « souchier ») chez un Mandataire en fruits et légumes.
Militant activiste du FLN, il fut arrêté une première fois par les parachutistes lors de la grève des 8 jours de Février 1957.
Il restera entre les mains des parachutistes « bérets rouges » pendant une durée de 15 jours avant d’être relâché, car ils n’avaient certainement pas du savoir à qui ils avaient affaire exactement.
Mais le 14 Août 1957, les parachutistes (cette fois-ci des « bérets verts ») l’enlevèrent à sa famille au milieu de la nuit.
Plus personne n’aura de ses nouvelles.
Aujourd’hui, une rue d’ALGER , à Belcourt, porte son nom.
C’est dans la rue ABBOUR Azeddine que se situe la Clinique « NAIMA » prés de la Mosquée Ahmed HAFID (voir l’introduction de ce blog).
Son nom sera cité dans le film « La bataille d’Alger » de G. Pontecorvo, lorsqu’à la fin de ce que certains appellent incongrument « la bataille d’Alger » les parachutistes égrènent par haut-parleurs dirigés vers les habitants de la Casbah les noms des militants qu’ils avaient arrêtés.
Nasser ABBOUR, fils de Azeddine a été un talentueux footballeur qui a pu gagner sa place haut la main au sein de l’équipe du Chabab Riadhi de Belcourt. »
Abréviations des principales sources utilisées :/p>
SLNA : « Fiches de renseignement » du Service des Liaisons Nord-Africaines : « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », ANOM, 91/ 4 I 62.
Liste SLNA : mention sur une liste de rappels adressée à l’armée par le SLNA en octobre 1957, la fiche de renseignement correspondant n’étant pas archivée). ANOM, 91/ 4 I 62
CV : Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Courrégé, Les disparus, le cahier vert, Lausanne, La Cité, 1959.
Archives Teitgen : Archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey, Archives Nationales, 561AP/41.
SHD : divers fonds du Service Historique des Armées, GR 1 H
CS : archives des deux commissions de Sauvegarde des droits et libertés individuels (1957-1962), Archives Nationales, F/60/3124-F/60/3231.
Presse algérienne (1962-1963) : documents fournis par Malika Rahal.
Nous avons trouvé cette personne sur un autre blog avec plus d’informations: https://ruedarwin.over-blog.com/article-abbour-azeddine-102037094.html
Merci !