ZERGOUG Dahmane
N’a pas survécu à la disparition forcée durant ce qui est appelé la bataille d’Alger.
Si vous avez une photo, des informations, des documents concernant Dahmane ZERGOUG, merci de nous écrire en commentaire ou à l’adresse mail 1000autres@laposte.net.
Dans leurs recherches, ses proches se sont adressés à la préfecture d’Alger. Une fiche du Service des liaisons nord-africaines datant du 15 avril 1957 indique qu’il est né le 9 mai 1957 à Alger, qu’il est cordonnier chez Bata à Bab el-Oued, qu’il vit dans les HBM boulevard de Verdun à Ager et qu’il a été enlevé le 5 avril 1957 à son lieu de travail. La fiche indique qu’en cas de découverte, il convient de prévenir sa mère Mme Zergoug Dahlia [en fait Dahbia] à la même adresse.
Dans les archives, se trouve une lettre de sa mère Dahbia Chergui-Zergoug au Gouverneur-général de l’Algérie Robert Lacoste, datée du 10 avril 1957. Elle indique que son fils est employé par Bata, rue du Consul d’Attili. Selon elle, « le lundi 5 avril 1957 à quatre heures de l’après-midi, un officier parachutiste muni d’une liste est venu l’arrêter. » Elle est sans nouvelle depuis : « J’ai demandé dans tous les commissariats et n’ai pu obtenir aucun renseignement ». Elle indique également concernant l’état de santé de son fils : « Mon fil est un malade chronique, ayant avalé de la potasse il y a quelques années et étant resté hospitalisé dix ans et ne peut s’alimenter que de liquides. » Elle en appelle au gouverneur-général « pour que je puisese au moins savoir où se trouve mon pauvre enfant. C’est une mère désespérée qui fait appel à vous et ose espérer qu’elle pourra retrouver son fils. »
L’une nièces de Dahmane Zergoug, Fouzia Moussouni-Marzolf a pris contact sur les réseaux sociaux avec les historiens avant d’écrire un commentaire sur cette page. Elle confirme que son oncle Dahmane a définitivement disparu. Selon elle, c’est l’aînée de ses tantes qui écrivait sans doute les lettres de sa grand-mère Dahbia.
Les démarches de Dahbia pour retrouver son fils n’ont pas cessé. En août 1959, un groupe d’avocats a recueilli à Alger des informations de la part de familles de personnes enlevées et les ont publiées dans un livre, Le Cahier vert. Concernant Dahmane Zergoug, Le Cahier vert indique qu’il a quatre soeur et sa mère à sa chargé, qu’il a été enlevé le 5 avril 1957 à 11h, sur son lieu de travail, par les bérets rouges et a été conduit avenue Clemenceau à El Biar [où se trouve le batiment occupé par les parachustistes]. Comme dans d’autres cas, c’est vraisemblablement Dahbia qui a donné les informations aux avocats.
Enfin, une petite annonce a été publié dans le journal Al Chaâb, le 5 octobre 1962. Elle indique « Toute personne susceptible de fournir des renseignements le concernant est priée d’écrire à sa mère », 54, Bd de Verdun – HBM – Bt. 13 – Alger.
Sources concernant Dahmane Zergoug
– Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).
– Lettre de Dahbia Chergui-Zergoug à Robert Lacoste, 10 avril 1957 (archives du cabinet du préfet d’Alger, ANOM).
– Les Disparus. Le cahier vert, Zavrian Michel, Vergès Jacques et Courrégé Maurice, Paris, La Cité, 1959, p. 54.
– Petite annonce de recherche de disparu, Al Chaâb, 5 octobre1962.
– Communication personnelle de Malika Rahal avec Fouzia Moussouni-Marzolf, nièce de Dahmane Zergoug 14 septembre 2018.
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Sources
– Photo reçue de la famille le 21 janvier 2021.
– Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).
– Lettre de Dahbia Chergui-Zergoug à Robert Lacoste, 10 avril 1957 (archives du cabinet du préfet d’Alger, ANOM).
– Les Disparus. Le cahier vert, Zavrian Michel, Vergès Jacques et Courrégé Maurice, Paris, La Cité, 1959, p. 54.

– Petite annonce de recherche de disparu, Al Chaâb, 5 octobre1962.
Texte de l’annonce : « Zergoug Dahmane né en 1937, à Alger – n’a plus donné de ses nouvelles depuis le 4 avril 1957, date à laquelle il a été arrêté par les parachutistes. Toute personne susceptible de fournir des renseignements le concernant est priée d’écrire à sa mère – Mme Zergoug Dahbia – 54, Bd de Verdun – HBM – Bt. 13 – Alger » Al Chaâb, 5 octobre1962
Ce témoignage, reçu le 20/12/2020 :
« Merci pour cette mémoire Malika. On a eu à reparler de mon oncle Dahman Zergoug à table ce midi – parce qu’on disait à nos 2 garçons (16 et 11 ans) que si on gardait les noms de famille de tous leurs ascendants ça fera une longue liste – Moussouni Marzolf Niess Chergui et Zergoug et que dedans il y aura des « malgré – nous » (Alsace et Kabylie) et des résistants dont le frère de ma mère Dahman. Perso, je ne l’ai pas connu comme il a disparu en 1957 et que je suis née 10 ans après. Mais ma mère m’en parlait – c’était le « Twisteur » de la famille parce qu’il lui faisait tourner la tête en twistant avec elle à chaque fois qu’il rentrait à la maison (elle était encore enfant et il était encore ado – 18 – 19 ans) ?
Je peux fournir une photo de lui si besoin. Mme Dahbiya Zergoug est ma grand-mère maternelle, décédée, et je pense que c’est ma défunte tante (ainée de ma mère) qui a écrit cette lettre.
Emouvant.
Amitiés,
Fouzia Moussouni »
Merci pour cette mémoire Malika. On a eu à reparler de mon oncle Dahman Zergoug à table ce midi – parcequ’on disait à nos 2 garçons (16 et 11 ans) que si on gardait les noms de famille de tous leurs ascendants ça fera une longue liste – Moussouni Marzolf Niess Chergui et Zergoug et que dedans il y aura des « malgré – nous » (Alsace et Kabylie) et des résistants dont le frère de ma mère Dahman. Perso, je ne l’ai pas connu comme il a disparu en 1957 et que je suis née 10 ans après. Mais ma mère m’en parlait – c’était le « Twisteur » de la famille parce qu’il lui faisait tourner la tête en twistant avec elle à chaque fois qu’il rentrait à la maison (elle était encore enfant et il était encore ado – 18 – 19 ans) 🙂
Je peux fournir une photo de lui si besoin. Mme Dahbiya Zergoug est ma grand-mère maternelle, décédée, et je pense que c’est ma défunte tante (ainée de ma mère) qui a écrit cette lettre.
Emouvant.
Amitiés,
Fouzia Moussouni