AKEZOUH Yahya ben Belkacem
Victime de disparition forcée durant ce qui est appelé la bataille d’Alger. Il a été tué durant sa captivité.
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Dans leurs recherches, ses proches se sont adressés à la préfecture d’Alger. Une fiche du Service des liaisons nord-africaines indique qu’il est né le 13 avril 1937 à Alger, qu’il est élève au lycée Gauthier (rue Hoche) en Math-Elem, qu’il vit 8 boulevard Cervantès, à Alger, et qu’il a été enlevé dans la nuit du 30 au 31 mars 1957 à son domicile, par la gendarmerie mobile. La fiche indique qu’en cas de découverte, il convient de prévenir M. Akezouh Belkacem, à la même adresse. Elle indique aussi une réponse fournie par l’armée: Yahya Akezouh est déclaré « abattu au cours d’une tentative de fuite » le 3 avril 1957.
Dans le dossier « abattus » des archives du cabinet du préfet d’Alger, un rapport du 3 (?) avril 1957 concerne Yahya Akezouh. Ce rapport, d’une précision rare, indique que « Azekouh avait avoué son appartenance au FLN » et disait vouloir indiquer le logement d’un camarade lorsque, « profitant de l’obscurité qui régnait dans le couloir, [il] réussit à tromper la surveillance des gendarmes et à fuir par la porte ». Selon ce rapport, dans la rue Verlaine, le gendarme en surveillance « tira une rafale de pistolet-mitrailleur dans sa direction, Akezouh s’écroula sur le bord du trottoir, à l’intersection des rues Buffon et Cheik-El-Khenal [el-Kamal] », à deux pas de son domicile.
Dans le cadre du projet Mille autre, le 29 août 2025, la journaliste Badra Hafiane a pu rencontrer des anciens du quartier Belcourt, notamment un neveu de Yahya Akezouh (ou Akezoul). Une voisine âgée se souvient de son enlèvement, lorsqu’on l’a fait sortir la tête cagoulée. Ils confirment les documents écrits indiquant qu’il a été abattu tout prêt de son domicile, dans l’escalier Mahmoud (la rue Verlaine). Leur version de la fusillade diffère toutefois : les parachutistes lui aurait dit qu’il était libre avant de l’abattre lorsqu’il s’éloignait.
Selon ces personnes, Yahia Akezouh a été enterré par sa famille, au cimetière d’el Alia, et sa tombe a été récemment refaite. Une rue porte aujourd’hui son nom : il s’agit des anciennes rue de Lorraine et rue Flaubert, à Belcourt. Selon les personnes du quartier, Yahya Akezouh était gentil et timide, très fort en math, comme le reste de sa famille. Son père avait devenu ingénieur-maison au sein de son entreprise (et à l’indépendance, deviendrait haut-responsable de la poste algérienne). Mais comme son père, Yahya Akezouh s’était mis à écrire des courriers pour les militants illettrés, travaillant avec eux sur les toits du quartier, et aurait même été en contact avec Larbi Ben M’hidi.
Sources concernant Yahya Akezouh
– Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).
– Rapport du 3 (?) avril 1957 rédigé par le capitaine Cazalet (?) dans le dossier intitulé « Abattus », dans les archives Cabinet du préfet d’Alger (ANOM, 91/4 I 213).
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Sources
– Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).
– Rapport du 3 (?) avril 1957 rédigé par le capitaine Cazalet (?) dans le dossier intitulé « Abattus », dans les archives Cabinet du préfet d’Alger (ANOM, 91/4 I 213).