OUANOUFI Mohamed

­Victime de disparition forcée. Son sort ne nous est pas encore connu.

Si vous avez une photo, des informations, des documents concernant Mohamed Ben Mezziane OUANOUFI, merci de nous écrire en commentaire ou à l’adresse mail 1000autres@laposte.net.

Dans leurs recherches, ses proches se sont adressés à la préfecture d’Alger. Plusieurs fiches du Service des liaisons nord-africaines indiquent qu’il est né le 10 mars 1940 à Guergour, qu’il est élève au Collège du Champ de Manœuvre, qu’il vit 36 bis rue Reine Astrid – Clos-Salembier – à Alger, et qu’il a été enlevé le 17 mai 1957 vers 12h à son domicile par les territoriaux. Le SLNA n’avait toujours pas eu de réponse à sa requête de la part de l’armée en octobre 1957.

L’ouvrage Le Cahier vert reproduit une lettre de son père, sans doute datée d’août 1959. Il raconte que, après l’interrogatoire, son fil aurait été remis aux parachutistes à El Biar. Il ajoute que, jusqu’en avril 1958, son fils pouvait être vu « sur des camions militaires tantôt gardé par des paras, tantôt par les soldats du Génie. » Il raconte aussi les nombreuses recherches et requêtes qu’il a effectuées en vain.

Voir les cas des frères Mokhtar et Meziane Younsi et de Bachir Ouares enlevés le même jour.

 

Sources concernant Mohamed Ben Mezziane OUANOUFI :

– Fiche de renseignement du 3 juin 1957 du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).

– Fiche de renseignement du 3 avril 1958 du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).

– Liste du Service des liaisons nord-africaines (SLNA) d’octobre 1957, Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).

Les Disparus. Le cahier vert, Zavrian Michel, Vergès Jacques et Courrégé Maurice, Paris, La Cité, 1959, p. 82, lettre adressée par Meziane Ouanoufi aux avocats.

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Sources

Fiches de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).

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Source: Lettre adressée par Meziane Ouanoufi, le père de Mohamed Ouanoufi, aux avocats, sans doute datée d’août 1959, citée dans Les Disparus. Le cahier vert, Zavrian Michel, Vergès Jacques et Courrégé Maurice, Paris, La Cité, 1959, p. 82. 

« Monsieur,

Les parents de prisonniers vous remercient nifiniment de l’initiative que vous avez prise à l’égard de ces familles malheureuses et souffrantes.

Je tiens à vous demander de voir le cas de mon fils, le nommé OUANOUFI Mohamed, né le 10 mars 1940, à Lafayette aïn Legradj, écolier au Collège du Champ-de-manoeuvres, élève de 3e, domicilié 36 bis, rue Reine-Astrid, Clos Salembier, Alger, arrêté par les gardes territoriales sous les ordres des gardes mobiles stationnés en ce temps là à la villa Susini, le 17 mai 1957. Après l’interrogatoire ils n’ont rien à lui reprocher et ils l’ont remis aux paras d’El Biar qui l’ont gardé et le font travailler avec d’autres jeunes gens qui ont été arrêtés le même jour. Car jusqu’à l’année dernière au mois d’avril 1958 il a été vu sur des camions militaires tantôt gardé par des paras, tantôt par les soldats du Génie. Quant à moi, malgré les multiples recherches et demandes que j’avais faites, ils ont refusé de me renseigner ni même de donner le moindre détail concernant mon fils. Partout où j’écris, partout où je m’adresse, on me répond qu’ils ne savent rien.

Veuillez, Monsieur, faire votre possible pour me faire avoir des renseignements sur mon fils que je cherche depuis 27 mois.

Dans l’attente, recevez, Monsieur, l’hommage de mon profond respect. ».