LAKEHAL Abdelaziz *

LAKEHAL Abdelaziz

­Victime de disparition forcée. Il n’a pas survécu à la disparition forcée

Dans leurs recherches, ses proches se sont adressés à la préfecture d’Alger. Une fiche du Service des liaisons nord-africaines (SLNA) indique qu’il a 36 ans, qu’il est instituteur à l’école de garçon du Plateau de Guyotville, qu’il vit à l’école de garçon et qu’il a été enlevé le 23 mars 1957 par les militaires. Dans le cas où des informations seraient trouvées, la fiche indique qu’il faut prévenir son frère Hadj Sidi Aïssa Lakehal ou sa femme Halima Boucetta. 

Sa famille nous confirme qu’il n’est jamais revenu.

D’après sa petite-fille Dalila Lakehal, Abdelaziz Lakehal est né en 1922, à Sidi Aïssa dans une famille de paysans. Il fréquente l’école française, et obtient son certificat d’études primaires en 1936, puis rejoint le collège de Médéa où il est interne. En octobre 1942, il obtient le brevet supérieur qui lui permet d’enseigner dans le primaire. Il enseigne alors dans plusieurs écoles avant de passer son certificat d’aptitudes pédagogiques. Il se marie, achète une voiture, et est nommé en 1955 à l’école primaire de Guyotville [aujourd’hui Aïn el-Benian], a proximité d’Alger. Comme c’est souvent le cas, la famille sait qu’il a travaillé avec le FLN sans avoir d’information précises à ce sujet. L’on comprend toutefois que les compétences d’écriture et la possession d’une voiture pouvaient être très utiles. Les militaires font irruption dans sa salle de classe le 11 mars 1957 [le document du SLNA, lui, indique le 23] et l’embarquent menotté sous les yeux des élèves. Il semble que sa voiture était alors utilisée pour le transport d’armes et de munitions lorsqu’elle a été contrôlée sur la route de Blida. Les soldats y trouvent les papiers du véhicule au nom de l’instituteur.

Il est enlevé en même temps qu’un groupe de 17 militants FLN de Aïn el-Benian qui ont tous disparus et qui est aujourd’hui honorée par une association locale (le bureau de Aïn el-Benian de la Fondation mémoire de la wilaya 4). La famille indique que, comme les autres militants, il a été emmené à la salaison de Guyotville où il serait mort sous la torture. Elle ne sait pas où se trouve le corps.

Sa petite-fille nous envoie également des photos, notamment un portrait, une photo de classe qu’elle a trouvé sur un site mémoriel et la photographie d’un tableau du couple Lakehal avec leurs deux enfants, réalisé par un artiste avant l’enlèvement de Abdelaziz (nous les mettons en ligne avec son accord).

 

 

 

 

Sources concernant Abdelaziz Lakehal :

  • Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA), Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).
  • Communication personnelle de Malika Rahal avec Dalila Lakehal par email et par téléphone (mai 2024).
  • Texte rédigé par Mme Lounis Belhadj à partir du récit de Dalila Lakehal en vue d’une publication sur les 17 de Aïn el-Benian (tapuscrit).

 

 

Abréviations des principales sources utilisées :/p>

SLNA : « Fiches de renseignement » du Service des Liaisons Nord-Africaines : « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », ANOM, 91/ 4 I 62.

Liste SLNA : mention sur une liste de rappels adressée à l’armée par le SLNA en octobre 1957, la fiche de renseignement correspondant n’étant pas archivée). ANOM, 91/ 4 I 62

CV : Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Courrégé, Les disparus, le cahier vert, Lausanne, La Cité, 1959.

Archives Teitgen : Archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey, Archives Nationales, 561AP/41.

SHD : divers fonds du Service Historique des Armées, GR 1 H

CS : archives des deux commissions de Sauvegarde des droits et libertés individuels (1957-1962), Archives Nationales, F/60/3124-F/60/3231.

Presse algérienne (1962-1963) : documents fournis par Malika Rahal.

5 commentaires

  1. Dalila Lakehal Répondre

    Bonjour
    Je voudrais apporter une précision sur le prénom c’est ABDELAZIZ LAKEHAL au lieu de AREZKI LAKEHAL

    • HistoireColoniale

      Merci pour votre précision. Si vous avez des informations ou des documents le concernant, n’hésitez pas à nous les communiquer.

  2. Dalila Lakehal Répondre

    Bonsoir,
    Il s’agit de mon grand père LAKEHAL ABDELAZIZ disparu en mars 1957 à Guyotville Alger.
    Il figure sur la liste des 17 disparus de 1957 à Guyotville.
    Vous pouvez voir sur la liste de la page facebook : fondation wilaya 4 bureau Ain Benian.
    J’ai une copie de l’extrait du registre des membres
    Merci

  3. Dalila Lakehal Répondre

    le chahid Lakehal Abdelaaziz faisant parti des 17 disparus (mars 1957) de la commune de Ain-Benian né en 1922 a sidi aissa ,il enseigna a cap caxine aujourd’hui commune hamamates de 01/10/1955 au 11 /03/1957 date a laquelle fut arrêté et torturé jusqu’a mort s’en suive par les parachutistes du général Massu au centre de tortures La Salaison AIN BENIAN ALGER

    • Lakehal Ghania

      Chahid Lakehal ABdelaaziz mon Oncle

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