LANDJERIT M’Hamed *

LANDJERIT M’hamed dit Mohamed

27/01/1907. Nickeleur à Belcourt. Rue Millet. Enlevé le 31 janvier 1957 par la police et les bérets verts. « Serait à la villa Sésini » en avril (SLNA). Courrier de Paul Teitgen à l’armée en juin 1957 ( ANOM 91 2K 9). Un fichier de l’armée le donne arrêté par le 1er REP puis interné au camp de Beni Messous, sans date (91 1 K 1039 ANOM). Nouvelle recherche du SLNA en novembre 1958.

Un dossier « disparition » conservé au SHD fait état d’une enquête diligentée en fin 1962 par la Commission de Sauvegarde, interpellée par son épouse. L’armée répond qu’il a été « libéré le 1er avril 1957 » à l’occasion du Ramadan (SHD GR 1 H 1100)

Disparition confirmée par sa fille le 17/09/2019 (ci-dessous, en commentaire)

Deuxième message, reçu par mail le 26/09/2019 :

« J’ai bien lu les documents,  mais le 1er avril 1957 nous étions bien encore à Alger ma mère et moi,  et mon père ne s’est absolument pas manifesté , ce que suppose le document des autorités françaises en réponse à la demande de ma mère.
En juin 1957 nous sommes allées en Tunisie (ma mère étant tunisienne) , jusqu’à l’indépendance. Je sais qu’elle avait engagée un avocat à Paris pour essayer de trouver mon père.  Au bout d’un certain temps il lui a dit que « l’armée tenait tout et qu’il était impossible d’accéder a quelque renseignement.  »  Au fil des ans nous avions été informées (par quelqu’un sorti de prison) qu’il avait séjourné dans le camp de Ain Taya (à l’ouest d’Alger). Après l’indépendance, au fil de rencontres ici et là de gens ayant survécu aux centres de concentration, ceux ci nous ont assurées l’avoir bien croisé, qu’il a été constamment torturé (depuis la fameuse villa Sésini d’ailleurs ) , mais qu’il gardait sa bonne humeur naturelle….

A l’occasion du 50ieme anniversaire de l’indépendance , la TV algérienne aurait donnée l’occasion (je n’étais pas à  Alger,  des voisins m’en ont parlé ) aux survivants des prisons de parler, de témoigner.  Quelqu’un aurait croisé mon père en 1962 , je ne sais plus dans quel camps.  Cette personne aurait dit qu’ il avait été fusillé et le corps trempé dans de l’acide….

Voici ce que je sais.  Je vous envoie une photo pour l’instant.  Une 2ème  suivra dans un autre courrier.  Merci infiniment pour votre travail !!! Cordialement. »

 »

 

Abréviations des principales sources utilisées :/p>

SLNA : « Fiches de renseignement » du Service des Liaisons Nord-Africaines : « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », ANOM, 91/ 4 I 62.

Liste SLNA : mention sur une liste de rappels adressée à l’armée par le SLNA en octobre 1957, la fiche de renseignement correspondant n’étant pas archivée). ANOM, 91/ 4 I 62

CV : Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Courrégé, Les disparus, le cahier vert, Lausanne, La Cité, 1959.

Archives Teitgen : Archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey, Archives Nationales, 561AP/41.

SHD : divers fonds du Service Historique des Armées, GR 1 H

CS : archives des deux commissions de Sauvegarde des droits et libertés individuels (1957-1962), Archives Nationales, F/60/3124-F/60/3231.

Presse algérienne (1962-1963) : documents fournis par Malika Rahal.

1 Commentaire

  1. Landjerit Nessima Répondre

    Je suis sa fille, Nessima Landjerit, ces documents me bouleversent au plus haut point !!! Connaitre la vérité avant de quitter ce monde……

Apportez votre témoignage

Nous attirons l’attention des lecteurs sur le fait que ce site concerne les personnes victimes de la grande répression d’Alger durant l’année 1957. Le même travail est nécessaire pour l’ensemble de la guerre d’indépendance algérienne et pour l’ensemble du territoire algérien, mais nous ne pourrons publier les commentaires ou les messages qui ne concerneraient pas la région d’Alger et l’année 1957.
Merci de préciser les sources sur lesquelles vous vous basez.
Si vous souhaitez y joindre des documents utiliser le formulaire de cette autre page

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *