OUAMARA Mohamed, dit Rachid *

OUAMARA Mohamed

 Né le 17/07/1912. 7 enfants. Bd Telemly. Industriel. Enlevé le 28 février 1957 par les parachutistes « de Bigeard ». Torturé. Selon son fils, les paras s’installent alors dans sa maison pendant une semaine. « Deux inspecteurs militaires habillés en civil » (sic) pillent la maison et enlèvent le plus jeune fils de Mohamed. Ce dernier est alors mis en présence de son père dans la Villa Saint-Raphaël, près d’El Biar. Il est rendu méconnaissable par les sévices subis et ne peut se lever et marcher sans aide. Le commandement militaire informe 20 mois plus tard sa mère qu’il a été arrêté « le 5 mars 1957 » et « abattu » lors d’une « tentative de fuite » le 7, sans indiquer de lieu d’inhumation. Pas de réponse de l’armée en octobre. Nouvelle recherche SLNA en 1958. Toujours recherché par sa famille en en août 1959 (CV). Son épouse écrit alors : «Avec toutes les recherches qu’on a faites. Néant trouver ni mort ni vivant ».

Voir Kaddache Mahfoud, « Itinéraire d’un militant nationaliste : Ouamara Mohammed, dit « Rachid » », dans Jauffret Jean-Charles et Vaisse Maurice (dir), Militaires et guerilla dans la guerre d’Algérie, p. 503-515 et Dahlad Saad, Pour l’indépendance de l’Algérie, mission accomplie, Alger, Dahlab, 1990. Selon Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN, p. 328, citant les auteurs ci-dessus, Mohamed Ouamara eût « les yeux crevés et le cuir chevelu arraché ».

Est donné par le 3e RPC comme arrêté le « 5 mars 1957 » et « abattu lors d’une tentative de fuite », sans date (91 1 K 1039 ANOM).

Voir le témoignage ci-dessous de son petit-fils.

Abréviations des principales sources utilisées :/p>

SLNA : « Fiches de renseignement » du Service des Liaisons Nord-Africaines : « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », ANOM, 91/ 4 I 62.

Liste SLNA : mention sur une liste de rappels adressée à l’armée par le SLNA en octobre 1957, la fiche de renseignement correspondant n’étant pas archivée). ANOM, 91/ 4 I 62

CV : Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Courrégé, Les disparus, le cahier vert, Lausanne, La Cité, 1959.

Archives Teitgen : Archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey, Archives Nationales, 561AP/41.

SHD : divers fonds du Service Historique des Armées, GR 1 H

CS : archives des deux commissions de Sauvegarde des droits et libertés individuels (1957-1962), Archives Nationales, F/60/3124-F/60/3231.

Presse algérienne (1962-1963) : documents fournis par Malika Rahal.

6 commentaires

  1. Ghazi Répondre

    Mon père a été emprisonné et torture par 3 fois. La quatrième fois il a été enlevé de la maison la nuit du mois de mai. Le 10juin 1960 le Maire de Lambèse (Batna) nous annonce sa mort. Depuis, on a jamais retrouvé son corps à ce jour. Nom : Ghazi
    Prenom: Mohamed dis Amar
    Né en 1910 à Ain Zaatout (Biskra)
    il était responsable d’une cellule FLN

  2. Ouamara Réda Répondre

    Bonjour,

    Ouamara Mohamed était mon grand-père paternel. Un grand merci pour ce site.
    C’est bien chez mon grand-père au 133 Bd du Telemly à Alger que se réunissait le Comité de Coordination et d’Exécution (CCE) avec ses cinq membres : Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane, Krim Belkacem, Benyoucef Benkheda et Saâd Dahlab.

    Au plaisir

    • HistoireColoniale

      Merci pour votre précieux témoignage. Si vous souhaitez rendre publics d’autres précisions ou documents, n’hésitez pas à le faire ici. Fabrice Riceputi

  3. AMRANI REDHA Répondre

    Mohamed Ouamara dit Rachid était dans la première cellule de l’Etoile Nord Africaine installée à Alger en 1934;il se sépara de Messali hadj en 1939 et constitua avec Mohamed Taleb le CARNA comité d’Action de la Révolution Nord Africaine;il aida le Carna devenu en 1943 l’Organisation à éditer un journal l’Action Algérienne que la police coloniale ne découvrit jamais ni ses réalisateurs ni son lieu d’impression.Un hommage lui a été rendu par Mahfoud Kheddache lors d’un colloque à Montpellier consacré aux tortures et aux disparus de la guerre de Libération nationale

  4. Ouamara Hakim Répondre

    Bonjour ,
    Allah yerhamhoum tous , jai baigner toute mon enfance avec les récits de mon père que lui même aussi arrêter dans la période que mon grand père avec les mêmes traitements a la prison de serkadji.
    Que Dieu leur accorde sa miséricorde inchallach.

  5. Hamama Sehad Répondre

    Bonjour Allah yarahmou et yarhemhoum kamelll j’ai entendu beaucoup cette histoire par mon beau frère ouamara abdelhamid. Allah irahmou

Apportez votre témoignage

Nous attirons l’attention des lecteurs sur le fait que ce site concerne les personnes victimes de la grande répression d’Alger durant l’année 1957. Le même travail est nécessaire pour l’ensemble de la guerre d’indépendance algérienne et pour l’ensemble du territoire algérien, mais nous ne pourrons publier les commentaires ou les messages qui ne concerneraient pas la région d’Alger et l’année 1957.
Merci de préciser les sources sur lesquelles vous vous basez.
Si vous souhaitez y joindre des documents utiliser le formulaire de cette autre page

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *