LIBRATI Norbert *

LIBRATI Norbert

Enlevé le 27 février 1957 par l’armée à son domicile, en même temps que le groupe dit « des chrétiens progressistes », comprenant notamment Nelly Forget et d’autres membres des Centres Sociaux créés par Germaine Tillion pour venir en aide aux bidonvillois d’Alger. Torturé à la villa Sésini. Puis interné à Beni Messous sans assignation à résidence. Voir ci-dessous sa lettre adressée à Paul Teitgen (s.d.).

« M. Librati Norbert, 5, rue Burdeau

à Monsieur le Préfet du département d’Alger

Dans la nuit du 26 au 27 février les parachutistes ont fait irruption chez moi au 5 de la rue Burdeau par le balcon. après mon arrestation je fut conduit à la villa Susini, mon interrogatoire porta uniquement a dir la retraite de Mademoiselle Chafika Meslem ne sachant pas le lieu on me conduit avec une cagoule dans une petite pièce où on mit la tête dans un bassin jusqu’à presqu’étouffement à plusieurs reprises, puis on me branchat un file à l’oreille gauche et l’autre au bas-ventre puis après on me mit dans la cellule n°1 avec les bras attaché à des barreaux mes chaussures ne touche le sol par le bout des souliers je suis resté pendu de 6 h du matin environ jusqu’au lendemain 23 h puis après ma détention n’était que cellule. » Archives Nationales, fonds Georgette Elgey, 561AP/41, « Archives confiées par Paul Teitgen »

Fichier du Service des liaisons nord-africaines (SLNA) des « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », Archives nationales d’Outre-Mer (ANOM), 91/ 4 I  62.

Abréviations des principales sources utilisées :/p>

SLNA : « Fiches de renseignement » du Service des Liaisons Nord-Africaines : « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », ANOM, 91/ 4 I 62.

Liste SLNA : mention sur une liste de rappels adressée à l’armée par le SLNA en octobre 1957, la fiche de renseignement correspondant n’étant pas archivée). ANOM, 91/ 4 I 62

CV : Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Courrégé, Les disparus, le cahier vert, Lausanne, La Cité, 1959.

Archives Teitgen : Archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey, Archives Nationales, 561AP/41.

SHD : divers fonds du Service Historique des Armées, GR 1 H

CS : archives des deux commissions de Sauvegarde des droits et libertés individuels (1957-1962), Archives Nationales, F/60/3124-F/60/3231.

Presse algérienne (1962-1963) : documents fournis par Malika Rahal.

6 commentaires

  1. Vergniol-Orengo Claudine Répondre

    J’avais 12 ou 13 ans quand j’ai connu Norbert venu passer quelques jours de vacances dans ma famille (ma sœur allait aussi aux centres sociaux) après avoir été libéré…je me souviens des traces sur ses poignets laissées par les liens par lesquels il avait été pendu; j’avais 13 ans, je « savais » et la société ne voulait pas savoir. Ce déni a marqué ma vie et je me souviens d’une sorte de soulagement en 2000 quand Aussaresses puis Massu avaient officiellement reconnu l’usage de la torture…

    • HistoireColoniale

      Merci beaucoup pour votre témoignage, si vous avez d’autres précisions sur Norbert Librati (notamment), n’hésitez pas à nous les communiquer. Fabrice Riceputi

  2. Vergniol-Orengo Claudine Répondre

    Norbert Librati s’est installé à Nice après sa libération; il a dû être libéré peu de temps après son arrestation parce qu’il ne savait pas grand chose et s’était en quelque sorte « piégé tout seul » en voulant rassurer la famille d’une amie qui avait disparu; si mes souvenirs sont exacts,il avait téléphoné à ses parents et leur avait dit « on sait où elle est (ce qui n’était pas vrai). Il ne savait rien et donc ne pouvait rien dire!
    Il est mort il y a quelques années à Nice; il avait des enfants. Si cela vous intéresse, je peux essayer d’en savoir un peu plus auprès de ma soeur et de mon beau-frère qui était resté assez proche presque jusqu’à la fin.

  3. LUC THIEBAUT Répondre

    Bonjour, je cherche des renseignements sur l’appartenance au groupe ”la Vie Nouvelle” d’Alger des personnes arrêtées en 1957 dans le cadre du “complot des chrétiens progressiste”. Je n’ai confirmation de cette appartenance à ”la Vie Nouvelle que pour André et Annette Gallice, Georges Hélie, sa femme, et Michel Lecène arrêtés le 6 mars 1957. C’est pour un article à paraître dans Citoyens, revue de la Vie Nouvelle à l’été 2023

    • Fabrice

      Bonjour, nous n’avons pas davantage d’informations. Peut-être demander à Nelly Forget ?

Apportez votre témoignage

Nous attirons l’attention des lecteurs sur le fait que ce site concerne les personnes victimes de la grande répression d’Alger durant l’année 1957. Le même travail est nécessaire pour l’ensemble de la guerre d’indépendance algérienne et pour l’ensemble du territoire algérien, mais nous ne pourrons publier les commentaires ou les messages qui ne concerneraient pas la région d’Alger et l’année 1957.
Merci de préciser les sources sur lesquelles vous vous basez.
Si vous souhaitez y joindre des documents utiliser le formulaire de cette autre page

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *