LIBRATI Norbert

LIBRATI Norbert

Victime de disparition forcée durant ce qui est appelé la bataille d’Alger, il a survécu.

Si vous avez une photo, des informations, des documents concernant Norbert Librati, merci de nous écrire en commentaire ou à l’adresse mail 1000autres@laposte.net.

Dans leurs recherches, ses proches se sont adressés à la préfecture d’Alger. Une fiche du Service des liaisons nord-africaines indique qu’il vit 5 rue Burdeau, à Alger et qu’il a été enlevé le 27 février 1957 « avec le groupe des chrétiens progressiste ». La fiche ajoute : « Il ne semble pas qu’un arrêté d’assignation à résidence ait été pris contre lui (renseignements fournis par Me Narboni) ».

Le groupe dit « des chrétiens progressistes » comprenait notamment Nelly Forget et d’autres membres des Centres Sociaux créés par Germaine Tillion pour venir en aide aux habitants des bidonvilles d’Alger. Dans les archives de Paul Teitgen (le secrétaire général de la préfecture d’Alger) se trouve une lettre que lui a adressée Norbert Librati : il y indique qu’il a été enlevé dans la nuit du 26 au 27 février par les parachutistes entrés à son domicile de la rue Burdeau par le balcon. Il ajoute qu’il a été torturé à la villa Sésini où il subit le supplice de l’électricité, celui de l’eau et la suspension. Puis interné à Beni Messous sans assignation à résidence. Voir ci-dessous sa lettre adressée à Paul Teitgen (s.d.).

 

Sources concernant Norbert Librati

– Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA) du 16 avril 1957, Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).

– Lettre de Norbert Librati au Préfet d’Alger (sans date), archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey et conservées dans les archives de l’historienne, Archives Nationales de France, fonds Georgette Elgey, 561AP/41.

 

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Sources : 

– Lettre de Norbert Librati au Préfet d’Alger (sans date), archives confiées par Paul Teitgen à Georgette Elgey et conservées dans les archives de l’historienne, Archives Nationales de France, fonds Georgette Elgey, 561AP/41.

« M. Librati Norbert, 5, rue Burdeau

à Monsieur le Préfet du département d’Alger

Dans la nuit du 26 au 27 février les parachutistes ont fait irruption chez moi au 5 de la rue Burdeau par le balcon. après mon arrestation je fut conduit à la villa Susini, mon interrogatoire porta uniquement a dir la retraite de Mademoiselle Chafika Meslem ne sachant pas le lieu on me conduit avec une cagoule dans une petite pièce où on mit la tête dans un bassin jusqu’à presqu’étouffement à plusieurs reprises, puis on me branchat un file à l’oreille gauche et l’autre au bas-ventre puis après on me mit dans la cellule n°1 avec les bras attaché à des barreaux mes chaussures ne touche le sol par le bout des souliers je suis resté pendu de 6 h du matin environ jusqu’au lendemain 23 h puis après ma détention n’était que cellule. » Archives Nationales, fonds Georgette Elgey, 561AP/41, « Archives confiées par Paul Teitgen »

Lettre manuscrite de de Norbert Librati au préfet du département (sans date ; archives de Paul Teitgen)
Lettre manuscrite de de Norbert Librati au préfet du département (sans date ; archives de Paul Teitgen)

– Fiche de renseignement du Service des liaisons nord-africaines (SLNA) du 16 avril 1957, Archives Nationales d’Outre-Mer (ANOM / Aix-en-Provence, France).

6 commentaires

  1. Vergniol-Orengo Claudine Répondre

    J’avais 12 ou 13 ans quand j’ai connu Norbert venu passer quelques jours de vacances dans ma famille (ma sœur allait aussi aux centres sociaux) après avoir été libéré…je me souviens des traces sur ses poignets laissées par les liens par lesquels il avait été pendu; j’avais 13 ans, je « savais » et la société ne voulait pas savoir. Ce déni a marqué ma vie et je me souviens d’une sorte de soulagement en 2000 quand Aussaresses puis Massu avaient officiellement reconnu l’usage de la torture…

    • HistoireColoniale

      Merci beaucoup pour votre témoignage, si vous avez d’autres précisions sur Norbert Librati (notamment), n’hésitez pas à nous les communiquer. Fabrice Riceputi

  2. Vergniol-Orengo Claudine Répondre

    Norbert Librati s’est installé à Nice après sa libération; il a dû être libéré peu de temps après son arrestation parce qu’il ne savait pas grand chose et s’était en quelque sorte « piégé tout seul » en voulant rassurer la famille d’une amie qui avait disparu; si mes souvenirs sont exacts,il avait téléphoné à ses parents et leur avait dit « on sait où elle est (ce qui n’était pas vrai). Il ne savait rien et donc ne pouvait rien dire!
    Il est mort il y a quelques années à Nice; il avait des enfants. Si cela vous intéresse, je peux essayer d’en savoir un peu plus auprès de ma soeur et de mon beau-frère qui était resté assez proche presque jusqu’à la fin.

  3. LUC THIEBAUT Répondre

    Bonjour, je cherche des renseignements sur l’appartenance au groupe ”la Vie Nouvelle” d’Alger des personnes arrêtées en 1957 dans le cadre du “complot des chrétiens progressiste”. Je n’ai confirmation de cette appartenance à ”la Vie Nouvelle que pour André et Annette Gallice, Georges Hélie, sa femme, et Michel Lecène arrêtés le 6 mars 1957. C’est pour un article à paraître dans Citoyens, revue de la Vie Nouvelle à l’été 2023

    • Fabrice

      Bonjour, nous n’avons pas davantage d’informations. Peut-être demander à Nelly Forget ?

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